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Je ne souhaite plus acheter de biens immobiliers : Quelles sont les alternatives à l'immobilier en direct

Face à la hausse des prix de l'immobilier, aux contraintes de gestion locative et à une fiscalité de plus en plus lourde, nombreux sont les investisseurs qui souhaitent se détourner de l'immobilier en direct. La volatilité des marchés immobiliers, la difficulté d'accès au crédit et les nouvelles réglementations (notamment environnementales avec les obligations liées aux passoires thermiques) renforcent cette tendance. Pour autant, il existe des solutions pour continuer à profiter des avantages de la pierre ou diversifier son patrimoine sans passer par l'achat classique de biens. Cet article présente les principales alternatives, illustrées par des exemples concrets et adaptées aux profils d'investisseurs variés.

   La pierre-papier : investir dans l'immobilier sans les contraintes

1. SCPI : la rentabilité de la pierre sans gestion

Les SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier) permettent d'investir indirectement dans un portefeuille diversifié d'actifs immobiliers (bureaux, commerces, santé, logistique). En 2024, le rendement moyen des SCPI est de 4,5 % brut, avec des écarts selon les thématiques. Elles offrent également la possibilité d'investir à crédit ou via des contrats d'assurance-vie pour optimiser la fiscalité.

Exemple : Un investissement de 30 000 € dans la SCPI Corum Origin (rendement 2023 : 6,06 % brut) génère environ 1 818 € de revenus annuels. La gestion, les travaux et la recherche de locataires sont entièrement pris en charge par la société de gestion.

2. OPCI : plus liquide mais plus exposé aux marchés

Les OPCI combinent immobilier, actifs financiers et liquidités. Leur objectif est de proposer une alternative plus liquide que les SCPI, avec un risque plus diversifié. Toutefois, le rendement est plus modeste (environ 2 % en 2023). Ils sont souvent intégrés dans des contrats d'assurance-vie.

3. SCI en assurance-vie : optimisation fiscale

Les SCI accessibles via l'assurance-vie permettent d'exposer une partie de son épargne à l'immobilier tout en bénéficiant des avantages fiscaux de l'assurance-vie (exonération d'impôt après 8 ans, abattements). Ces supports sont prisés pour une gestion patrimoniale souple.

Cas pratique : Placement de 50 000 € sur une SCI dans un contrat d'assurance-vie multisupport avec un rendement cible de 3,8 % net de frais. Aucun impôt n'est dû tant qu'aucun retrait n'est effectué.

       Les placements financiers liés à l'immobilier

1 REITs : l'immobilier coté en Bourse

Les REITs (Real Estate Investment Trusts) sont des sociétés foncières cotées, majoritairement développées aux États-Unis et en Europe. Elles distribuent une large part de leurs bénéfices sous forme de dividendes.

Exemple : Achat de 100 actions du REIT Unibail-Rodamco-Westfield à 50 € l'action. Avec un dividende prévu de 5 € par action, l'investisseur perçoit 500 €/an. Attention toutefois aux fluctuations boursières qui peuvent impacter la valeur des actions.

2. Fonds structurés immobiliers

Les banques proposent des fonds structurés adossés à des indices immobiliers, offrant une protection partielle ou totale du capital à l'échéance. Ces produits sont adaptés aux investisseurs souhaitant limiter leur risque tout en profitant du dynamisme du secteur immobilier.

Exemple : Souscription à un fonds structuré avec une garantie de 90 % du capital et un rendement potentiel de 5 % par an si certaines conditions de marché sont remplies.

     Diversification hors immobilier : des opportunités patrimoniales

1. Private Equity : investir dans des entreprises

Le capital-investissement via des FIP et FCPI permet de soutenir l'économie réelle en finançant des PME innovantes ou régionales. En contrepartie d'un risque plus élevé et d'une durée de blocage (5 à 7 ans), l'investisseur bénéficie d'une réduction d'impôt et d'un potentiel de plus-value.

Exemple : Souscription de 10 000 € dans un FCPI, avec une réduction d'impôt de 18 % (1 800 €). À l'issue de la période de blocage, un gain supplémentaire est possible selon la performance du fonds.

2. ETF et actions à dividendes

Les ETF (fonds indiciels) permettent d'investir de manière diversifiée à moindre coût. Couplés à des actions à dividendes, ils offrent une stratégie équilibrée entre croissance et génération de revenus.

Cas pratique : Investissement de 20 000 € réparti entre un ETF monde et des actions à dividendes (Sociétés Générales, TotalEnergies). Rendement moyen attendu : 4 %/an, avec possibilité de réinvestir les dividendes pour profiter des intérêts composés.

3. Assurance-vie et PER : des enveloppes fiscales stratégiques

L'assurance-vie reste le placement préféré des Français grâce à sa souplesse, sa fiscalité avantageuse et la diversité des supports (fonds euros, unités de compte). Le PER (Plan Épargne Retraite) permet quant à lui de préparer sa retraite tout en bénéficiant de déductions fiscales sur les versements.

Exemple : Versement de 5 000 € sur un PER permettant une déduction fiscale (selon tranche marginale d'imposition), avec une sortie possible en capital ou en rente au moment de la retraite.

Pour conclure : Renoncer à l'immobilier en direct ne signifie pas renoncer à faire fructifier son patrimoine. Les alternatives sont nombreuses, allant de la pierre-papier aux placements financiers, en passant par le capital-investissement. Chaque solution présente des caractéristiques propres en termes de rendement, de risque et de fiscalité. Une diversification bien pensée, adaptée au profil de l'investisseur et à ses objectifs, est essentielle pour optimiser la performance globale. Il est recommandé de se faire accompagner par un conseiller en gestion de patrimoine pour arbitrer entre ces différentes options.

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