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Souscrire à un OGA en 2025 : est-ce encore intéressant ?

En 2025, la réforme fiscale portée par le PLF25 a profondément modifié la situation des professionnels et bailleurs qui utilisaient jusqu’ici les Organismes de Gestion Agréés (OGA) — anciennement Centres de Gestion Agréés (CGA) pour certains statuts — comme levier d’optimisation fiscale. Jusqu’à 2024, l’adhésion à un OGA permettait notamment de bénéficier d’un avantage fiscal (réduction d’impôt partielle des cotisations) et d’éviter certaines majorations en cas de contrôle. Le PLF25 supprime ou réduit plusieurs de ces avantages : il est donc légitime de se demander si l’adhésion reste rentable en 2025. Cet article analyse, avec des cas pratiques chiffrés, quand souscrire à un OGA reste pertinent — et quand d’autres solutions (comptable, logiciels) sont préférables. Les points clefs de la réforme sont pris en compte.

Que faisait l’OGA (rappel) — bénéfices avant 2025

Un OGA fournissait traditionnellement :

  • l’assistance à l’établissement de la liasse fiscale (BIC/BNC) ;
  • des contrôles croisés de cohérence (réduction du risque de redressement) ;
  • une réduction d’impôt partielle correspondant à une proportion des cotisations versées ;
  • parfois des services : formation, assistance déclarative, mise à disposition d’outils comptables.

Cet ensemble justifiait le coût d’adhésion pour beaucoup de petites structures (micro-entrepreneurs, LMNP au réel, professions libérales).

Ce que change le PLF25 / réforme 2024–2025

La réforme portée par le PLF25 a profondément revu l’avantage fiscal attaché aux OGA. La réduction d’impôt accordée au titre des cotisations versées (anciennement égale, dans certains cas, à une fraction significative des cotisations, parfois jusqu’aux deux tiers, et plafonnée) a été supprimée ou fortement réduite selon les situations.

Parallèlement, la généralisation des outils numériques (déclarations fiscales en ligne, logiciels de comptabilité et de facturation, tableaux de bord simplifiés) conduit à reposer la question du rôle spécifique des OGA : une partie des fonctions d’assistance et de sécurisation déclarative peut désormais être assurée par des solutions logicielles.

Ces évolutions diminuent mécaniquement l’intérêt purement fiscal de l’adhésion à un OGA. Le choix d’adhérer ou de rester adhérent doit donc désormais se fonder davantage sur les services rendus (accompagnement, contrôle, formation, sécurité) que sur la seule perspective d’une réduction d’impôt.

Quels éléments garder pour décider en 2025 ?

Avant de résilier ou d’adhérer, évaluez :

  1. Votre régime fiscal : micro-BIC / LMNP micro vs LMNP réel / BNC / BIC réel.
  2. Complexité de vos opérations : plusieurs biens, amortissements, opérations de revente, travaux importants.
  3. Vos compétences comptables : savez-vous tenir une compta fiable au réel ?
  4. Coût annuel de l’OGA vs coût d’un expert-comptable / logiciel.
  5. Tolérance au risque de contrôle fiscal et besoin d’un accompagnement juridique.
  6. Services inclus (formation, assistance contrôle, liasse télétransmise, comparateur de ratios).

Scénarios typiques : quand l’OGA reste intéressant (cas pratiques)

Cas A — Petit exploitant agricole ou professionnel libéral avec gestion simple

  • Profil : revenus modestes, comptabilité relativement simple, peu d’investissement, volonté de coûts maîtrisés.
  • Argument : pour ces profils, un OGA peut toujours apporter une assistance à moindre coût et une sécurité de conformité (prévention des erreurs qui déclenchent un contrôle).
  • Conclusion : adhésion envisageable si le prix annuel de l’OGA demeure inférieur au coût d’un expert-comptable et si les services fournis (liasse, contrôle) sont utilisés.

Cas B — Propriétaire LMNP au réel avec amortissements et reventes envisagées

  • Profil : plusieurs biens, amortissements, opérations de travaux/amélioration, projet de revente.
  • Argument : la complexité comptable (amortissements, réintégration pour plus-value) justifie souvent l’intervention d’un comptable spécialisé plus qu’un OGA standard. De plus, la suppression du crédit d’impôt lié à l’OGA réduit encore son attractivité.
  • Conclusion : préférer un comptable 

Cas C — Micro-entrepreneur avec peu d’options d’optimisation

  • Profil : chiffre faible, régime micro, intermédiaire.
  • Argument : l’OGA n’apporte plus de bénéfice fiscal évident ; un logiciel peut suffire.
  • Conclusion : stopper l’adhésion souvent rentable.

 Comparaison coûts / bénéfices

Hypothèses : cotisation OGA = 300 €/an ; expert-comptable (coût minimal pour petite structure) = 1 200 €/an ; logiciel + auto-formation = 150 €/an.

  • Avant 2025 : avantage fiscal (réduction impôt) équivalait par exemple à 150 €/an → OGA net = 150 €/an (intéressant).
  • Après PLF25 : avantage fiscal supprimé → OGA net = 300 €/an. Comparé à logiciel (150 €) ou expert (1 200 €), l’OGA reste pertinent si : besoin d’assistance et si 300 € < 1 200 € et que le logiciel n’est pas suffisant.
    => Seuil décisionnel : si la complexité comptable > temps/coût pour gérer via logiciel, envisager expert ; sinon privilégier solution digitale.

Alternatives modernes

  • Comptable à la carte : prélèvement ponctuel pour la liasse, moins cher que forfait annuel complet.
  • Logiciels spécialisés : automatisation, tableau de bord, simulation fiscale ; utiles pour LMNP et BIC réel. 

Qlower rassemble tous ces avantages. 

Récapitulatif

Profil OGA rentable ? Meilleure option 2025
Micro-entrepreneur simple Non Logiciel + auto-formation
LMNP réel (1 bien) Parfois Logiciel + expert ponctuel
LMNP réel (plusieurs biens) Rarement Comptable
Profession libérale simple Oui, si coût OGA faible OGA ou expert selon complexité
Agricole / exploitant Souvent oui OGA utile si nombre limité d’opérations

Conclusion

La suppression (ou forte réduction) de l’avantage fiscal lié aux OGA au titre du PLF25 a réduit leur attractivité purement fiscale. En 2025, l’OGA reste intéressant si :

  • vous êtes un exploitant ou professionnel avec besoin d’un filet de sécurité et que le coût annuel de l’OGA reste inférieur au coût d’un expert-comptable ;
  • vous voulez un service « clé en main » à coût maîtrisé et que vos opérations sont peu fréquentes mais sensibles.

En revanche, pour beaucoup de LMNP (surtout avec plusieurs biens) et de micro-entrepreneurs, les solutions hybrides (logiciels comptables) sont désormais plus pertinentes économiquement et techniquement. Le choix doit se fonder sur une évaluation coût/complexité : moins d’avantage fiscal -> plus de choix dépendant de la technicité du dossier.

Sources

  • Documents fiscaux PLF25 / textes officiels (BOFiP / DGFiP) — synthèses professionnelles (consultables pour cas précis).
  •  Retours de terrain : cabinets d’expertise comptable et services numériques (Qlower, etc.) — tendances 2024–2025.