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Taux de vacances locatives : comment s’en protéger ?

En 2025, la rentabilité immobilière dépend plus que jamais du taux d’occupation.
Avec un marché locatif de plus en plus segmenté et des loyers plafonnés dans certaines zones, le risque de vacance locative — période pendant laquelle un logement reste inoccupé — représente la première cause d’érosion du rendement net.
Heureusement, il existe des solutions concrètes pour l’anticiper, le réduire et même le transformer en levier de rentabilité.

Cet article analyse les causes de la vacance locative, les outils de prévention disponibles, et les meilleures stratégies fiscales et pratiques pour protéger ses revenus immobiliers en 2025.

Comprendre le taux de vacance locative 

Définition et impact direct sur le rendement 

Le taux de vacance locative correspond à la proportion de temps pendant laquelle un bien reste inoccupé au cours d’une année.
Il se calcule selon la formule :

Taux de vacance=(Nombre de mois vacants/12)*100

Exemple :
Si un logement reste vide 2 mois par an, le taux de vacance est de 16,7 %.
Pour un loyer de 800 €/mois, cela représente une perte annuelle de 1 600 €, soit une baisse de près de 1 point de rentabilité sur un bien de 200 000 €.

2. Les chiffres clés en 2025

Selon l’Observatoire de la Performance Immobilière (avril 2025) :

  • Le taux moyen de vacance locative en France est de 7,8 %,
  • Il atteint 10 à 12 % dans certaines zones rurales ou périphériques,
  • Mais reste inférieur à 4 % dans les grandes métropoles tendues (Lyon, Nantes, Toulouse).

Cela signifie que 1 logement sur 12 n’est pas loué pendant au moins un mois par an.

3. Les principales causes de vacances

Facteur Description Impact sur la durée de vacance
Mauvais emplacement Quartiers peu accessibles ou mal desservis +3 à 6 mois
Loyer surévalué Non aligné avec le marché local +2 à 4 mois
Mauvais état du logement Découragement des locataires +1 à 3 mois
Manque de flexibilité du bail Refus des baux meublés ou mobilité +2 mois
Mauvaise communication Annonces peu visibles ou mal rédigées +1 à 2 mois

Les moyens de se protéger du risque de vacance locative

1. Choisir le bon emplacement et le bon type de bien

C’est le critère n°1 de tout investissement immobilier.
Un bien bien situé, proche des commerces, transports, universités ou bassins d’emploi, se reloue plus vite.
Selon les Notaires de France (avril 2025) :

  • Le délai moyen de relocation à Paris ou Lyon est de 12 jours,
  • Contre 47 jours en zone rurale ou en périphérie peu desservie.

Les villes de 30 000 à 100 000 habitants  (Laval, Niort, Vannes) en croissance démographique offrent un bon équilibre entre prix et demande locative.

2. Adapter la stratégie locative au profil de la demande

L’erreur fréquente des bailleurs est de proposer un bien inadapté à la clientèle locale.
En 2025, les locataires recherchent :

  • Des baux flexibles (bail mobilité, meublé étudiant, colocation courte durée) ;
  • Des logements prêts à habiter, équipés, avec bonne isolation et connexion internet ;
  • Et une proximité des pôles d’emploi ou d’enseignement.

Exemple :
À Angers, un studio meublé loué 510 €/mois en bail mobilité se reloue en 15 jours.
Le même logement vide reste vacant 2 mois.

3. Fixer le bon loyer dès le départ

Un loyer trop élevé provoque souvent plusieurs mois de vacance.
Selon SeLoger (mars 2025), baisser le loyer de seulement 5 % permet de réduire la vacance de 60 % en moyenne.

Il faut se référer :

  • aux plafonds des loyers de référence (zones tendues),
  • et aux valeurs de marché locales (portails DVF et PATRIM).

Conseil : mieux vaut louer 20 € de moins par mois que rester vide deux mois.

Outils de sécurisation et stratégies avancées

1. Les assurances contre la vacance locative

Les garanties loyers impayés (GLI) incluent souvent une clause de vacance locative pour les logements neufs ou rénovés.
Elles indemnisent le propriétaire pendant 1 à 3 mois de non-location, sous conditions de mise en location effective.

Exemples d’assureurs : Garantme, Unkle, Lovys ou Allianz proposent ces options à partir de 2,5 % du loyer annuel.

Pour les programmes neufs, certains promoteurs offrent une garantie de loyer 9 mois après livraison.

2. Optimiser la fiscalité pour absorber les périodes creuses

Le régime fiscal peut amortir les effets de la vacance.
En 2025,  les investisseurs LMNP au régime réel conservent la possibilité de :

  • déduire les charges et amortissements, même en cas de vacance partielle ;
  • reporter les déficits sur les années suivantes ;
  • et neutraliser la fiscalité si le résultat est nul.

Cas pratique :
Un logement vide 2 mois/an avec 1 000 € de frais d’entretien conserve un résultat fiscal nul grâce aux amortissements, évitant tout impôt sur les loyers restants.

3. Digitaliser la gestion pour réduire les périodes de transition

La gestion locative numérique permet aujourd’hui de réduire considérablement la durée entre deux locataires :

  • annonce automatique sur plusieurs plateformes,
  • signature électronique du bail,
  • états des lieux en ligne.

Résultat : en moyenne 15 jours gagnés sur le délai de relocation, soit 400 à 600 € de revenus conservés par bien.

4. Diversifier ses biens et ses typologies locatives

Un portefeuille bien réparti absorbe mieux les aléas.
Les bailleurs expérimentés combinent aujourd’hui :

  • des biens à forte rotation (colocations, studios meublés),
  • et des biens stables (T2/T3 loués à l’année).

Certains complètent avec des SCPI de rendement, dont la vacance moyenne est maîtrisée à 8,2 % en 2025 (ASPIM).
Cela permet de lisser les revenus locatifs dans le temps.

Tableau récapitulatif : les clés pour réduire la vacance locative

Action Effet sur la vacance Coût / effort Gain estimé
Réduire le loyer de 5 % -60 % de vacance Faible +2 mois de revenus/an
Rénover le logement (peinture, cuisine) -50 % 3 000–6 000 € +5 à 10 ans de loyers stables
Louer meublé ou en bail mobilité -40 % Moyen +10 % de rendement net
Utiliser une GLI avec vacance couverte -100 % sur 3 mois 2,5 % du loyer annuel Sécurité financière totale
Digitaliser la gestion -25 % Abonnement 20–30 €/mois +400 €/an en loyers gagnés
Diversifier entre 2 villes -35 % Aucun Lissage des revenus

Conclusion

Le taux de vacance locative n’est pas une fatalité, mais un indicateur clé à surveiller.
En combinant analyse de marché, optimisation du loyer, digitalisation de la gestion et choix fiscal adapté (LMNP réel), il est possible de sécuriser durablement ses revenus immobiliers.

La rentabilité ne dépend pas seulement du rendement brut, mais de la capacité à maintenir un taux d’occupation optimal.
En 2025, les investisseurs les plus performants ne sont pas ceux qui achètent les biens les moins chers, mais ceux qui savent minimiser la vacance et maximiser la régularité du revenu.

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Sources : 

  • INSEE, Marché du logement et performance locative, 2024
  • Notaires de France, Note de conjoncture immobilière, avril 2025
  • Observatoire de la Performance Immobilière, Taux de vacance en France, 2025
  • ASPIM, Baromètre SCPI – T1 2025
  • SeLoger, Étude loyers et vacance locative 2025
  • Service-Public.fr, Location meublée et bail mobilité