Comment optimiser la gestion fiscale des LMNP dans un contexte de réforme législative ?
La gestion fiscale des Loueurs en Meublé Non Professionnels (LMNP) est un sujet crucial pour de nombreux investisseurs immobiliers. La fiscalité des LMNP a évolué au fil du temps et continue d'être influencée par les réformes législatives. Pour optimiser la gestion fiscale de cette activité, il est essentiel de comprendre les impacts de ces réformes, de connaître les dispositifs fiscaux disponibles et de savoir choisir celui qui convient le mieux à sa situation.
Quelles sont les bases en matière de fiscalité du LMNP ?
Le statut LMNP permet à un particulier de louer un bien meublé tout en bénéficiant de certains avantages fiscaux. Le revenu généré est classé dans les Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC). Deux régimes fiscaux principaux s'offrent aux propriétaires : le régime micro-BIC et le régime réel.
Quelles sont les réformes fiscales récentes et leur impact ?
Les réformes fiscales récentes, notamment la loi de finances pour 2025, ont apporté des changements importants. Voici les principaux changements :
- Réintégration des amortissements dans le calcul de la plus-value : Auparavant, les amortissements déduits étaient ignorés lors de la vente du bien. À partir de 2025, ces amortissements seront réintégrés dans le calcul de la plus-value, augmentant ainsi le montant de l'imposition lors de la revente.
- Suppression de l'avantage fiscal lié à l'adhésion à un Organisme de Gestion Agréé (OGA) : La réduction d’impôt pour les LMNP adhérant à un OGA est supprimée, rendant cette option moins avantageuse.
- Augmentation du barème de l'impôt sur le revenu : Le barème de l’impôt sur le revenu est réévalué à la hausse de 1,8 %, ce qui pourrait affecter le montant d’impôt dû pour les revenus tirés des locations meublées.
Comment optimiser la gestion fiscale des LMNP face à la réforme ?
Malgré ces changements, plusieurs stratégies permettent de continuer à optimiser la gestion fiscale des LMNP.
- Choisir le bon régime fiscal : Micro-BIC ou Régime réel
Le choix entre le régime micro-BIC et le régime réel dépend des dépenses engagées pour le bien en location. Si les charges (amortissements, travaux, intérêts d'emprunt) sont faibles, le régime micro-BIC est plus simple et plus rapide à gérer. En revanche, si les charges sont importantes, le régime réel permettra de déduire ces dépenses et d’optimiser la fiscalité.
Tableau comparatif : Micro-BIC vs. Régime réel
- Revoir la rentabilité après impôt : Vendre avant l’atteinte d’un seuil élevé d'amortissements
La principale réforme qui peut affecter la rentabilité de votre bien LMNP est la réintégration des amortissements dans le calcul de la plus-value lors de la vente du bien. Cela signifie qu’au lieu de ne pas tenir compte des amortissements déduits au fil des années, ces derniers seront réintégrés dans le calcul de la plus-value imposable. Par conséquent, plus vous détenez le bien longtemps, plus les amortissements déduits seront réintégrés, augmentant ainsi l’impôt dû lors de la revente.
Exemple :
Supposons que vous achetez un bien pour 200 000 € et que vous appliquez un amortissement de 10 000 € par an pendant 5 ans. Au bout de ces 5 ans, vous aurez amorti 50 000 € sur le bien. Avant la réforme de 2025, vous n’auriez pas eu à payer d’impôt sur la partie des amortissements lors de la vente du bien. Cependant, avec la nouvelle réforme, vous devrez réintégrer ces 50 000 € dans le calcul de la plus-value.
Si vous vendez après 5 ans, la plus-value nette sera de 90 000 € au lieu de 40 000 €, ce qui augmentera considérablement le montant de l’impôt sur la plus-value. En revanche, si vous vendez avant d’atteindre un niveau élevé d’amortissements (par exemple, après 3 ans d’amortissement), vous réduirez l’impact de cette réforme.
→ Stratégie : Si vous envisagez de revendre votre bien LMNP, il peut être judicieux de le faire avant que les amortissements ne deviennent trop importants. Cela permettra de réduire la plus-value imposable et donc l'impôt dû à la revente.
- Évaluer la pertinence de l’adhésion à un OGA (Organisme de Gestion Agréé)
Avant 2025, l’adhésion à un OGA permettait de bénéficier d'une réduction d’impôt sur les frais de comptabilité, ce qui pouvait rendre cette option attractive pour les investisseurs LMNP. Toutefois, avec la suppression de cette réduction fiscale par la loi de finances pour 2025, l’intérêt de rejoindre un OGA est désormais diminué.
Exemple :
Supposons que vous soyez un investisseur LMNP ayant des recettes locatives de 40 000 € par an. L'adhésion à un OGA coûtait environ 300 € par an, mais vous bénéficiiez d'une réduction d’impôt de 200 € grâce à cette adhésion. Avant la réforme, cela signifiait un coût net de 100 € pour l’adhésion à l’OGA.
Cependant, après la réforme de 2025, vous ne bénéficierez plus de cette réduction d'impôt, et l’adhésion à un OGA pourrait ne plus être aussi avantageuse. Les frais de comptabilité (gestion des déclarations fiscales, calcul des amortissements, etc.) devront être supportés sans l’avantage fiscal.
→ Stratégie : Avant de décider si l’adhésion à un OGA est toujours utile, il est essentiel d’évaluer les coûts de gestion comptable. Si les revenus locatifs sont modestes et les charges relativement simples, il peut être plus rentable de gérer soi-même la comptabilité ou de choisir un comptable à tarif réduit, sans l’OGA.
- Optimiser les charges déductibles sous le régime réel
Avec le régime réel, vous avez la possibilité de déduire un certain nombre de charges, ce qui réduit votre revenu net imposable. Il est donc essentiel de maximiser les charges déductibles pour minimiser l'impôt dû.
Exemples de charges déductibles sous le régime réel :
- Travaux de rénovation et d'entretien : Par exemple, si vous réalisez des travaux de rénovation (changement de cuisine, amélioration de l’isolation, etc.), vous pouvez déduire le coût des travaux du revenu locatif. Ces travaux peuvent réduire considérablement le revenu net imposable.
- Intérêts d’emprunt : Si vous avez souscrit un emprunt pour financer l’achat du bien, vous pouvez déduire les intérêts d’emprunt.
- Amortissements : L’amortissement du bien et des meubles permet de réduire considérablement le revenu net imposable.
Exemple :
Dans cet exemple, après déduction des amortissements, des intérêts d'emprunt, et des travaux, le revenu net imposable est réduit à 2 000 € au lieu de 20 000 €, ce qui permet de réduire considérablement l’impôt sur le revenu.
→ Stratégie : Maximiser les charges déductibles, notamment en effectuant des travaux de rénovation (qui peuvent être déduits immédiatement) et en choisissant un financement avec des intérêts d'emprunt importants. Cela permettra de réduire votre revenu net imposable et ainsi de diminuer son impôt.
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