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Investir dans l’immobilier sans banque ? Quel intérêt ?

Dans un contexte économique marqué par la hausse des taux d’intérêt, une question se pose de plus en plus fréquemment : peut-on réellement investir dans l’immobilier sans passer par les banques ? 

La réponse est oui, et les alternatives sont non seulement nombreuses, mais parfois plus performantes, plus flexibles et mieux adaptées aux besoins patrimoniaux de chacun. 

Décryptons cette nouvelle manière d’investir et des opportunités concrètes qu’elle offre.

           Pourquoi vouloir investir sans banque ?

Les raisons de contourner les circuits bancaires traditionnels sont variées :

  • Limiter les frais : Les banques traditionnelles appliquent souvent des frais de mise en place du crédit, des frais de garantie hypothécaire (PPD, crédit logement, hypothèque) , des frais d’assurances emprunteur parfois élevés, qui grignotent la performance nette des placements.
  • Accéder à des produits innovants : De nombreuses alternatives, notamment numériques, proposent des solutions plus transparentes, flexibles et accessibles pour quelques euros.
  • Éviter l’endettement : Investir sans banque, c’est aussi investir sans crédit. Cela peut être un choix délibéré pour éviter le poids des intérêts et le risque d’endettement.
  • Diversifier son patrimoine : Certains produits accessibles sans banque permettent de répartir son capital sur des actifs variés, souvent peu corrélés aux marchés financiers classiques.

          Investir dans l’immobilier sans crédit bancaire, quelles solutions ? 

L’achat en direct avec ses fonds propres

De plus en plus d’acheteurs, notamment des investisseurs aguerris ou des retraités, choisissent d’acheter comptant un bien immobilier. Cette stratégie présente plusieurs avantages :

  • Pouvoir de négociation renforcé : Un acheteur sans financement bancaire rassure les vendeurs et peut faire une offre sans conditions suspensives de crédit offrant une sécurité importante pour les vendeurs de finaliser la vente. Résultat : une décote de 5 à 10% est souvent obtenue.
  • Pas de mensualités, donc moins de stress financier en cas de taux de vacance locative ou d’impayés.
  • Rentabilité optimisée en cas de location, puisque les loyers ne servent pas à rembourser un prêt et permettent d’augmenter son pouvoir d’achat ou capacité d’emprunt pour un projet cette fois-ci à crédit.

Exemple :

Léa, 45 ans, a économisé 110 000€. Elle achète un studio à Nantes à 95 000€, qu’elle loue 550€/mois. Net de charges, elle dégage une rentabilité nette de 5,5% — sans crédit, sans risques bancaires et elle augmente ses revenus bruts de 550€ par mois.

Le crowdfunding immobilier

Le financement participatif immobilier a révolutionné le marché. À partir de 1 000€, vous pouvez prêter de l’argent à un promoteur qui construit des logements. En échange, vous percevez des intérêts (de 8 à 10%/an en moyenne) à la fin du projet, sur une durée de 12 à 36 mois.

Exemple : 

Marc investit 5 000€ dans un projet à Lille via une plateforme spécialisée. Deux ans plus tard, il récupère 5 900€, soit 900€ d’intérêts bruts (à fiscalité forfaitaire de 30%).

           L’assurance-vie : un placement hybride et souple

Bien que les contrats soient souvent distribués par des banques, de nombreux courtiers en ligne (comme Yomoni, Nalo, Linxea, etc …) permettent de souscrire à une assurance-vie 100% en ligne, sans aucun contact avec une banque traditionnelle.

Pourquoi c’est intéressant :

  • Vous accédez à des fonds en euros garantis (à des taux proches du Livret A) et à des unités de compte plus dynamiques (ETF, SCPI…).
  • Après 8 ans, l’abattement fiscal sur les retraits devient très favorable.
  • Vos fonds restent disponibles (rachats possibles à tout moment).

Exemple : 

Emma investit 30 000€ sur une assurance-vie pilotée chez un courtier en ligne. Avec une allocation prudente (50% fonds euros, 50% ETF), elle obtient une performance moyenne de 4% par an. En 10 ans, son capital atteint environ 44 000€, avec une fiscalité très allégée.

             SCPI : l’immobilier collectif sans banque

Les SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier) permettent d’acheter des parts d’immobilier locatif à partir de quelques centaines d’euros.

Pas besoin de prêt bancaire, ni de gestion quotidienne. Vous recevez des revenus trimestriels, issus des loyers versés par des entreprises locataires (bureaux, commerces, résidences…).

Exemple : 

Julien place 10 000€ dans une SCPI spécialisée dans les résidences seniors. Il perçoit environ 472€/an en loyers (rendement de 4,72% brut), directement sur son compte.

          L’or physique : sécurité sans banque

L’achat d’or physique (pièces, lingots) est une forme d’investissement totalement décorrélée du système bancaire. Ce métal précieux est considéré comme une valeur refuge, particulièrement en période de crise.

Entreposée chez vous ou en coffre privé, la détention d’or ne dépend d’aucun tiers. Depuis 2020, le cours de l’or a progressé en moyenne de 8% par an.

Exemple : 

Farid achète 10 Napoléons d’or pour 3 700€. Trois ans plus tard, leur valeur atteint 4 250€. Il revend au moment opportun, sans avoir été exposé aux marchés boursiers ni aux aléas bancaires.

Les plateformes digitales et les ETF

Les ETF (fonds indiciels cotés) permettent d’investir sur les marchés financiers sans intermédiaire bancaire, via des courtiers en ligne comme Shares.io, Trade Republic, Degiro ou Boursorama.

Les avantages :

  • Frais très bas (moins de 0,3% par an).
  • Diversification immédiate sur des centaines d’actions ou d’obligations.
  • Gestion souple, pilotée ou en direct selon votre niveau de compétence.

Exemple : 

Sophie ouvre un PEA chez un courtier en ligne et investit 100€/mois dans un ETF mondial. En 10 ans, elle atteint un capital d’environ 16 000€ avec un rendement moyen de 6% par an, net de frais.

           Financer des entreprises sans banque

Le crowdfunding entrepreneurial permet de soutenir des PME ou des startups via des plateformes spécialisées. Vous prêtez (crowdlending) ou investissez au capital (crowdequity), souvent dès 100€.

Exemple : 

Antoine investit 1 000€ dans une jeune entreprise de mobilité durable via WiSEED. Trois ans plus tard, il revend ses parts avec une plus-value de 250€, tout en ayant soutenu un projet qui lui tenait à cœur.

            Les comptes à terme non bancaires

Des plateformes européennes comme Raisin ou Mon Petit Placement proposent des comptes à terme rémunérés jusqu’à 3,7% sur des périodes de 3 mois à 5 ans.

Ces produits sont garantis jusqu’à 100 000€, car les établissements partenaires sont soumis à la même réglementation que les banques françaises.

Exemple : 

Claire place 20 000€ sur un compte à terme à 3,5% pendant 3 ans. À l’échéance, elle encaisse 2 100€ d’intérêts nets, sans exposition au risque de marché.

            En conclusion : Une liberté d’investissement élargie

Investir sans passer par une banque est désormais non seulement possible, mais parfois plus avantageux. Qu’il s’agisse d'immobilier, de placements financiers, de métaux précieux ou de financement participatif, les alternatives se multiplient, portées par le digital et la désintermédiation.

Bien sûr, chaque solution comporte ses propres risques et nécessite une analyse préalable rigoureuse. Mais pour les épargnants autonomes, curieux et désireux de diversifier, le champ des possibles n’a jamais été aussi large.

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