La TVA à 10% sur les locations courte durée : comprendre la réforme et en tirer parti - contrainte ou opportunité ?
Depuis la Loi de Finances pour 2025, une réforme majeure a bouleversé la fiscalité des locations meublées touristiques : l’assujettissement quasi systématique à la TVA au taux réduit de 10 %. Pour beaucoup, c’est un casse-tête fiscal. Pour d’autres, une opportunité.
Dans cet article, on décortique ce qui change, pour qui, pourquoi... et surtout comment en tirer parti.
D’où vient la réforme de la TVA à 10 % ?
C’est la loi de finances pour 2025 qui vient encadrer plus strictement la fiscalité de la location meublée de courte durée, en réponse à plusieurs critiques :
- Concurrence jugée déloyale avec l’hôtellerie
- Explosion des locations touristiques dans les grandes villes
- Flou sur le statut fiscal des loueurs
👉 Le gouvernement a donc choisi d’étendre le champ d’application de la TVA à 10 % à toute location meublée avec services para-hôteliers, même lorsqu’elle est exercée à titre individuel.
Ce qui change en résumé :
Qui est concerné ? Les 4 critères de la para-hôtellerie
La réforme ne taxe pas toutes les locations : elle vise celles qui offrent des services hôteliers, qu’elles soient gérées par des sociétés ou des particuliers.
Pour qu’une location soit considérée comme para-hôtelière (et donc soumise à la TVA), au moins 3 des 4 services suivants doivent être proposés :
- Accueil des clients (physique ou à distance, avec remise des clés)
- Fourniture de linge de maison
- Nettoyage régulier des locaux (après chaque séjour)
- Petit-déjeuner (même occasionnel)
Exemple :
- Vous louez un studio sur Airbnb
- Vous accueillez les voyageurs avec une boîte à clés et messages automatiques
- Vous fournissez draps et serviettes
- Vous avez un service de ménage à chaque départ
- Vous ne proposez pas de petit-déjeuner ❌
👉 3 services cochés : votre activité est assimilée à de la para-hôtellerie → vous êtes soumis à la TVA à 10 %.
TVA à 10 % : comment ça fonctionne ?
La TVA collectée est de 10 % sur le montant TTC que vous facturez à vos clients.
Mais surtout, vous pouvez récupérer la TVA sur vos dépenses professionnelles : mobilier, électroménager, prestations de ménage, frais de gestion, abonnements numériques, etc.
🔍 Exemple pédagogique :
- Vous facturez 30 000 € TTC par an
→ 30 000 ÷ 1,10 = 27 272 € HT
→ TVA collectée = 2 727 € - Vos dépenses pro s’élèvent à 12 000 € TTC, dont 2 000 € de TVA (à 20 %)
→ Vous déduisez 2 000 € de TVA
👉 Vous ne reversez à l’État que 727 € de TVA nette.
Autrement dit : plus vous structurez votre activité, plus vous réduisez votre TVA à reverser.
Un levier pour professionnaliser votre activité
Loin d’être une simple contrainte, cette réforme pousse à monter en gamme et à professionnaliser votre offre.
🎯 Opportunités :
- Cibler la clientèle professionnelle (entreprises, télétravailleurs, consultants)
- Justifier des prix plus élevés (logement « tout inclus », haut de gamme)
- Améliorer la qualité (meubles, déco, literie...) et récupérer la TVA dessus
- Externaliser des services (linge, ménage, conciergerie) en toute cohérence
Exemple : location à un client entreprise
- Prix HT : 100 € / nuit
- TVA à 10 % : 10 €
- Prix TTC : 110 €
L’entreprise paie 110 €, récupère 10 € de TVA → coût réel : 100 €
👉 Vous êtes plus compétitif que les loueurs non assujettis.
Gérer la transition : astuces pratiques
⚖️ Ne pas subir la TVA, l’intégrer :
Tableau récapitulatif de la TVA sur location meublée courte durée
Conclusion : contrainte fiscale ou opportunité entrepreneuriale ?
La réforme de la TVA sur la location meublée courte durée peut faire peur… au début. Mais avec un peu de recul, elle pousse les loueurs à :
- Gagner en professionnalisme
- Optimiser leur fiscalité
- Améliorer leur offre et leur positionnement
- Cibler une clientèle plus stable et rentable
Le tout, avec des outils de plus en plus accessibles (automatisation, conciergeries, experts spécialisés).
Une question sur votre fiscalité locative et le choix de votre régime ? contactez nos experts Qlower

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